Mardi soir dernier (24/09) a eu lieu le conseil communautaire de la CCBS - Communauté de communes de la boucle de Seine - moment savoureux où l’on découvre que la gestion des villes se fait en réalité entre les maires de 6 communes (voire ex-maire en ce qui concerne le président du bureau) et quelques conseillers municipaux désignés dans chaque ville.

 

Vous cherchiez la démocratie locale ? Ne vous fatiguez plus : elle est entre de bonnes mains qui ne sont plus les vôtres !

 

Fiscalité, voirie, transports, collecte des ordures ménagères, gestion des biens culturels, vie économique…peu de choses échappent à la gestion de cette honorable assemblée aux pouvoirs démesurés si l’on considère la relative ignorance des citoyens sur l’étendue de son rôle. Dans un consensus républicain qui vous tirerait les larmes aux yeux, des élus que vous n’avez pas élus décident des dossiers décisifs de la vie locale.

 

Aussi apprenez donc, qu’alors que des commerces ferment dans Houilles mettant à mal la chaleur et la vigueur ovilloise, une pépinière d’entreprises va s’ouvrir à Sartrouville au cœur de la cité des Indes. L’acquisition des locaux s’est montée à 907.000 euros. 907.000 euros pour un projet qui accueillera très certainement des micro-structures sur des métiers qui génèrent rarement autant d’emplois que ne peuvent le faire des structures artisanales ou des services de proximité.

 

Autre sujet intéressant : la mise en place de terrain d’accueil pour les gens du voyage dont l’activité principale serait « la transformation des métaux » (nous citons les propos désabusés du bureau de la CCBS). Houilles Bleu Marine salue toutefois l’honnêteté du maire de Carrières-sur-Seine qui a judicieusement noté que « si à l'époque la droite avait eu du courage, elle se serait chargée d’abroger la loi astreignant les communes de plus de 5.000 habitants à avoir une aire d’accueil ».

Le chiffre du soir : 3,5 millions. Voici le coût de l’installation des deux aires d’accueil prévues dans la Boucle de Seine auxquels s’ajoute la rallonge de 28.000 euros votée mardi soir dernier. Pourquoi un tel coût pour deux terrains, coût évidemment assumé par les impôts locaux ?

 

En définitive, les électeurs n’ont pas de prise directe sur un organisme qui gère des sujets cruciaux de politique et en auront de moins en moins car ses représentants sont invités par l’Etat lui-même à renforcer cette intercommunalité certes légale mais en partie illégitime… Et même si les sujets déplaisent (cf.les aires d’accueil, sujet tout de même douloureux pour la CCBS), on s’applique docilement à obéir à toutes les exhortations des organismes d’Etat.

 

Et en premier lieu, le fait de remettre de plus en plus de moyens et de domaines à l’intercommunalité. Le président du bureau s’appuyant sur les recommandations de la Cour régionale des comptes estimait que « le phénomène communautaire va être intégré par les gens » et qu’il fallait désormais « avoir un esprit communautaire ». En ce cas messieurs les élus, il faudrait informer vos électeurs qu’il ne sert plus à rien de voter pour vous compte tenu du fait que vous ne voulez plus représenter leurs intérêts et leur vote. Vous ne méritez plus l’estime qu’ont placé en vous les citoyens confiants qui se déplacent massivement aux municipales (comme aux présidentielles) pensant innocemment qu’ils élisent un dirigeant libre et uniquement soumis à leur vote. Vous qui oubliez vos communes et donc l’esprit de la démocratie, rappelez vous cette sage et juste considération de Tocqueville « C’est dans la commune que réside la force des peuples libres ». Mais les peuples libres ne seraient-ils pas votre principale source d’ennui en définitive messieurs ?